Le retour de l’inflation est l’un des bouleversements majeurs de 2022. Il remet la question des salaires sur le haut de la pile. Même – et surtout – à Radio France, où nous avons subi une décennie sans augmentation générale ! C’est l’un des sujets forts abordés ces 23 et 24 janvier lors de l’Assemblée générale du SNJ Radio France, à la Maison de la radio et de la musique.
L’augmentation obtenue dans la dernière Négociation annuelle obligatoire (NAO), une première depuis 2013, représente en moyenne 3% pour les journalistes concernés (avec une fourchette d’environ 2 à 4%). Elle est loin, donc, de compenser une inflation à 5,9% sur un an (INSEE déc. 2022) et nous continuerons donc en 2023, comme en 2022 à perdre en niveau de vie. L’ancienneté et les promotions ne peuvent et ne doivent en aucun cas se substituer aux nécessaires augmentations générales, elles rétribuent une progression de carrière.
Un quart de niveau de vie perdu en 14 ans
Depuis 2010, cette perte de niveau de vie n’a cessé de s’aggraver. Malgré la NAO, elle atteint 17 à 20 points selon les niveaux de salaires en ce début 2023.
Et sans mesure supplémentaire, si l’inflation se poursuit comme le prévoient l’INSEE et la Banque de France, cette perte montera jusqu’à 24 à 27 points à la fin de l’année. Un quart de notre niveau de vie est mangé par l’inflation et la politique salariale de Radio France !
Plusieurs mesures urgentes s’imposent donc pour le SNJ Radio France :
- Une augmentation au minimum à la hauteur de l’inflation 2023, en tenant compte du retard sur 2022. Et vraiment pour tous !
- Un coup de pouce pour les jeunes journalistes au moment de leur titularisation. En devenant CDI, ils perdent la prime de précarité, et donc leurs revenus baissent.
- Une prise en compte de l’allongement des carrières, avec la création d’un palier d’ancienneté supplémentaire à 35 ans (le dernier est aujourd’hui à 30 ans).
Avec la négociation du contrat d’objectifs et de moyens actuellement en cours, ce début d’année 2023 est déterminant. La direction de Radio France et la tutelle doivent cesser de sabrer dans le niveau de vie des salariés de Radio France, en particulier des journalistes.
Le grignotage a trop duré, il est temps de remonter la pente !