Petit guide pratique à destination des journalistes pigistes et CDD (et des autres…)

Introduction

1. Mes revenus

A. En piges
B. En CDD
C. Comment est calculée mon ancienneté ?
D. Comment est calculé mon salaire ?
E. Comprendre ma feuille de paie
F. Les heures de nuit
G. La pénibilité
H. Les primes de mariage/PACS et de naissance
I. Les droits d’auteur

2. Mes frais professionnels

A. Me rendre sur le lieu de mon contrat
B. Me déplacer pendant mon contrat
C. Aides à la mobilité
D. Me loger
E. Me nourrir

3. Ma santé

A. Un arrêt de travail ? (Maladie, accident du travail)
B. La mutuelle Radio France
C. Une mutuelle spéciale pour les pigistes

4. Le planning

A. Le fonctionnement du planning
B. Temps de travail et récupération
C. RTT, “40/39”, Modernisation
D. Congés
E. Refuser un contrat
F. “Indisponibilité” et “césure”
G. Des téléphones pour les planneurs

5. Mes droits

A. Me former
B. Droit de grève
C. Les comités économiques et sociaux (CSE) et le CI-ORTF
D. Les concerts de RF

6. Mes démarches

A. Postuler
B. Mon indemnisation chômage
C. Les impôts
D. L’abattement social (danger !)
E. La carte de presse
F. Carte Sports Presse (Union des Journalistes de sport en France)
G. Signaler une situation de harcèlement
H. Urgence psychologique
I. Mission handicap
J. Assistance sociale

7. Le SNJ défend les plus précaires 

A. Tout ce qu’a obtenu le SNJ Radio France
B. Ce que le SNJ RF peut faire pour vous
C. Puis-je adhérer ?
D. Qui fait quoi au SNJ Radio France ?
E. Le SNJ est le premier syndicat de la profession

Bonus : liens utiles

Intro

CDI, CDD, pige : quel que soit leur statut, les salariés de Radio France ont les mêmes droits. Cette exigence, rappelée par le Code du travail, est au cœur des combats du SNJ Radio France. Un syndicat qui a toujours été à la pointe des conquêtes sociales, pour les journalistes, mais aussi très souvent pour tous les métiers de cette maison.
De l’accord d’entreprise qui régit notre activité, jusqu’au nouveau statut des adjoints, en passant par des vagues d’embauches et la moralisation du planning, nous pouvons être fières et fiers de notre histoire. Aujourd’hui encore, nos militants continuent à défendre pied à pied les intérêts de la profession, les conditions de travail des journalistes, et se battent tout autant pour l’avenir de Radio France dans toutes les instances de l’entreprise, comme à l’extérieur, jusqu’à l’Assemblée nationale.
Au quotidien, la section SNJ Radio France est aussi là pour vous écouter et vous accompagner si vous rencontrez des difficultés. C’est ainsi que ce document, pensé et rédigé par des adhérents, vise à vous aider, consœurs et confrères en CDD et en piges, à bénéficier de ce qui vous revient.
Ce guide est publié en avril 2025. Il sera remis à jour régulièrement et ne demande qu’à être amélioré avec vos suggestions. 

SNJ Radio France
Maison de la Radio et de la Musique 
Pièce 10C15– 116, av du Pdt. Kennedy – 75220 Paris cedex 16
Tél. : 01.56.40.33.94 ou 01.56.40.28.84 
e-mail : snj@radiofrance.com

Vos référents planneurs / pigistes au Conseil syndical du SNJ Radio France :
Raphaël Ebenstein
Nolwenn Lejeune
Julien Fleury
N’hésitez pas à nous écrire sur nos adresses mail Radio France !

1. Mes revenus

A. En piges

La dernière revalorisation des piges à Radio France remonte à la NAO 2023. Le SNJ avait obtenu que l’ensemble des barèmes, en France et à l’étranger, soit revalorisé de 7%. 

Les sommes sont en brut et hors 13e mois.  

En France (100 à 150 pigistes réguliers) :  

Stagiaire carte de presse moins d'un anStagiaire carte de presse plus d'un anTitutaire carte de presse
Journée de prestations100,57 €112,74 €131,97 €
Demi-journée de prestations60,34 €67,54 €79,29 €
Couverture de match80,44 €90,14 €105,63 €
Alerte téléphoniqueidem -17,14 €- idem
Document commandé ou accepté – diffusé ou nonidem -51,43 €- idem

À l’étranger (jusqu’à 200 correspondants pour Radio France) :  

Chine, Corée, Japon, Grande-Bretagne, Norvège, Russie, USAAutres pays
Papier, question/réponse simple82,59 €70,79 €
Éléments avec son, enrobé, pastillade, Q/R complexe117,99 €idem

Les pigistes les plus “anciens” ont droit à la prime d’ancienneté, qui s’applique à partir de 5 ans de possession de la carte de presse : C’est 5% pour 5 ans, 10% pour 10 ans etc.  D’où l’intérêt de demander la carte de presse (voir plus bas) ! 

Conseil du SNJ :
Les deux premières années, pensez à vérifier que vous êtes payé au bon salaire (erreur possible entre stagiaire carte de presse >1 an et stagiaire carte de presse <1 an). 

B. En CDD

Un CDD peut durer de 1 jour à 18 mois (surcroît d’activité) voire 24 mois (autres motifs). Le code du travail est clair : après 2 contrats consécutifs, le 3e doit être un CDI. Radio France contourne l’obstacle en introduisant des coupures durant les vacances, en changeant les objets, les lieux d’affectation… 

Pour les 80 à 100 CDD du planning, le salaire brut est celui de la grille CDI :

Vous n’avez pas fait d’école, ou une formation non reconnue par la profession :
– votre première année de carte de presse, vous êtes à l’indice 1360 (salaire brut mensuel : 2008,19€)
– la deuxième année, vous passez à l’indice 1523 (2248,88€)
– la troisième année, vous devenez “professionnel” à l’indice 1788 (2640,18€). 

Vous avez fait l’une des quinze formations reconnues par la profession (Cergy-Gennevilliers vient de s’ajouter), vous accédez à la titularisation un an plus tôt :
– votre première année de carte de presse, vous êtes à l’indice 1523 (salaire brut mensuel : 2008,19€)
– la deuxième année, vous devenez “professionnel” à l’indice 1788 (2640,18€) 

Lorsqu’on a une carte de presse depuis au moins 5 ans, on touche également une prime d’ancienneté de 5% (10% après 10 ans, etc).

C. Comment est calculée mon ancienneté ?

Pour l’ancienneté “carte de presse”, c’est la commission de la carte qui statue. Et si vous avez tardé à la réclamer, faites-le savoir : la commission peut vous rajouter jusqu’à 2 ans d’ancienneté en remontant sur les 4 dernières années.

Pour l’ancienneté entreprise, c’est Radio France qui tranche. Ce n’est pas la date de votre premier contrat, loin de là, mais une ancienneté “reconstituée” avec la DDA (date définitive d’ancienneté).
Pour établir cette DDA, la direction met bout à bout tous vos contrats (en ajoutant 40% de temps de travail pour les contrats courts, afin d’intégrer les RH).
À noter que les périodes de congés, d’accident du travail, de maladie, de maternité ou d’adoption n’amputent pas ce calcul. En revanche,
toutes les périodes sans contrat vous sont retirées. 

D. Comment est calculé mon salaire ?

Pour calculer votre salaire, on prend le salaire de base auquel on ajoute la prime d’ancienneté éventuelle et le 13e mois, les heures de nuit et autres éléments variables (primes et salaires).

En CDD, l’ensemble est majoré de 10% (prime de précarité). Ensuite, on ajoute encore 10% pour les congés payés (l’équivalent de 2,5 jours par mois).

Si durant un contrat, vous avez généré des RTT et autres congés prévus par l’accord journalistes (NAC), et que ces jours n’ont pas été pris, ils sont également payés et s’ajoutent aux 10%.

En plus des heures de nuit majorées, les matinaliers touchent une “prime du petit matin” et chez “ici”, des primes de matinale filmée (voir plus bas).

Conseil du SNJ :
Les deux premières années, pensez vraiment à vérifier à quel indice vous êtes payé (erreur possible entre stagiaire carte de presse >1 an et stagiaire carte de presse <1 an).

E. Comprendre ma feuille de paie

Attention au décalage dans les paiements. La paie est saisie le 10 de chaque mois. Un premier contrôle est effectuée le 15. Les contrats CDD qui ne sont pas validés au 15 du mois seront payés le mois suivant. Des précisions sont données ici

Les petites lignes du bulletin de salaire :  

  • Salaire brut : indice X valeur du point (1,476610 €)  
  • Prime d’ancienneté (à partir de 5 ans de possession de la carte de presse)  
  • Prime de précarité (10%)  
  • Fraction de congés payés (que vous ne prenez pas mais que RF vous paie)  
  • Fraction de 13e mois  
  • Autres mesures salariales

Conseil du SNJ :
Besoin d’une avance sur votre salaire, pour faire face à un imprévu ? C’est possible, y compris si vous êtes en piges ou en CDD, en passant par votre gestionnaire RH de proximité. Mais attention ! Ce n’est pas un don, mais de l’argent que vous ne toucherez pas à la fin du mois. Vous avez des difficultés financières ? Contactez le service d’assistance sociale.

F. Les heures de nuit

Lorsque vous êtes rémunéré à la pige, vous n’avez pas d’heures de nuit. C’est une rupture d’égalité entre les salariés, dénoncée de longue date par le SNJ. La direction a promis d’y répondre en instituant une “pige de matinale” mieux rémunérée. Comptez sur le SNJ pour ne pas lâcher l’affaire. 

Lorsque vous êtes en CDD, vous avez droit aux heures de nuit. Une heure de nuit représente une majoration de 40%. Vous avez droit à ces “heures majorées” entre 21h et 6h du matin. 

Les matinaliers touchent également une “prime du petit matin” :
– 10 € bruts par matinale si la prise de service se fait avant 4h.
– 7 € bruts par matinale si la prise de service se fait avant 5h.   

S’y ajoutent les primes de matinales filmées dans les locales concernées :
– 9 € bruts pour le journaliste présentateur.
– 5 € bruts pour le journaliste tournant.  

Conseil du SNJ :
Notez vos heures de nuit et déclarez-les dans un mail au rédacteur en chef avec copie au chargé de gestion. Notez votre heure réelle d’arrivée, surtout si c’est avant l’heure théorique inscrite dans Sirhius.

G. La pénibilité

Travailler la nuit peut générer des points de pénibilité qui viennent alimenter le “compte professionnel de prévention” (des détails ici). Ces points accumulés durant votre carrière peuvent vous permettre de financer des formations, une reconversion professionnelle, demander un aménagement de temps de travail, ou un départ anticipé à la retraite. 

Les journalistes en CDD ont le droit de déclarer le travail de nuit, tout comme les titulaires. Il y a deux façons d’engranger des points :
– avoir travaillé 100 nuits dans l’année (1h par nuit, entre minuit et 5h du matin suffit)
– avoir travaillé 30 nuits dans l’année (1h suffit toujours) mais avoir par ailleurs occupé dans l’année des postes de petit matin, des postes de journée et des postes de soirée/nuit (avoir fait en quelque sorte les 3-8, ce que la loi appelle des “équipes successives alternantes”). 

Le SNJ craint que ce décompte des heures de nuit pour les journalistes précaires ne soit fait qu’approximativement. C’est l’un des sujets sur lesquels nous travaillons actuellement.  

Conseil du SNJ :
Créez votre espace personnel C2P (Compte professionnel prévention) dès que vous êtes en droit d’acquérir des points.
Chaque année, en novembre, comptez vos matinales et vos nuits depuis janvier, puis vérifiez tous les ans que Radio France a bien effectué la déclaration : on peut récupérer des points “oubliés” dans les trois ans, après il est trop tard !

H. Les primes de mariage/PACS et de naissance 

C’est écrit dans les accords : en CDI et en CDD, vous avez droit à une prime mariage/PACS de 1.000 euros, même montant pour la naissance d’un enfant.  Il vous faut au moins 3 mois d’ancienneté pour toucher une partie de la prime, deux ans d’ancienneté pour la toucher en totalité. Si les deux parents sont salariés de Radio France, ils touchent deux primes.  

Conseil du SNJ :
Malheureusement, le cas des pigistes n’a pas été prévu dans les accords, mais ils ont droit à ces primes de mariage/Pacs et naissance, comme tout salarié. En faisant la demande auprès du SGR, ça devrait passer. Faites appel au SNJ si besoin. Même chose si vous êtes planneur et que vous remplissez les critères, mais qu’un gestionnaire vous refuse ces primes, au motif que “la journaliste n’était pas sous contrat le jour du mariage ou de la naissance de l’enfant”.  

Autre combat à mener pour le SNJ : obtenir les mêmes droits que les titulaires en matière de congé maternité et de congé paternité. Aujourd’hui pour en bénéficier, il faudrait être en contrat le jour de l’entrée dans le congé, ou le jour de la naissance ! Ce qui exclut de fait les salariés précaires. Le SNJ en fera un sujet central du prochain accord sur l’égalité professionnelle femmes-hommes. 

I. Les droits d’auteur

La SCAM gère l’ensemble de nos droits d’auteur, pour tout ce qui est rediffusé par une chaîne de Radio France autre que celle pour laquelle vous travaillez, pour tout ce que vous produisez sur le web, pour le replay des matinales filmées Ici et aussi pour vos photos quand elles sont revendues à des tiers (à partir du moment où vous les avez rentrées dans Damaki). Il est nécessaire de s’inscrire à la SCAM ici. 

Cette inscription à la SCAM vous permet aussi de toucher automatiquement des droits au titre de la réutilisation par des tiers des fonds de L‘INA. Enfin, elle vous permet de bénéficier des droits à la copie privée de presse, mais pour cela il est nécessaire de faire une déclaration annuelle de nos articles web, avant mai, pour toute l’année précédente. Il s’agit juste de compter nos articles personnels sur l’année écoulée et de faire sa déclaration en ligne.  

La procédure à suivre pour déclarer ses articles :
Rendez-vous sur cette page.
Choisissez « écrit : Livre/Presse », puis « presse ».
Précisant le titre « Ici », « France Info », « France Culture », etc. 

La SCAM se charge de prélever et verser à l’Urssaf les cotisations sociales sur ces revenus (c’est l’Urssaf du Limousin qui centralise ces cotisations au niveau national). Mais vous devez créer un compte sur le site de l’Urssaf et y faire une déclaration annuelle de vos revenus. Sans cette déclaration, vous risquez une taxation d’office, alors qu’il n’y a rien à payer.  

Attention ! ces revenus doivent aussi être déclarés aux impôts dans la case réservée aux droits d’auteurs.   

Enfin, concernant les matinales filmées de “ici”, RF verse, directement sous forme de complément salarial, des droits d’auteurs pour les productions des journalistes (reportages, interviews, etc.) qui sont diffusées sur France 3. Pour les pigistes et planneurs, c’est proratisé au nombre de jours travaillés. 

2. Mes frais professionnels

A. Me rendre sur le lieu de mon contrat

Pour les CDD, les déplacements vers la station sont remboursés. Radio France privilégie le train, mais on sait que certaines destinations sont compliquées à desservir. 

Si vous venez en train ou en avion, via Cytric, vous n’avez rien à avancer.
Pour joindre l’agence de voyages Jancarthier : (+33) 1 84 03 87 57 (joignable 24h/24 mais privilégiez les heures de bureau, sinon le service coûte super cher) ; ou par mail : radiofrance@jancarthier.fr
Côté RF, le pôle “travel manager” dispo en semaine jusqu’à 17h30 : 01.56.40.55.00 / 05500 ; ou par mail : simission@radiofrance.com 

Si vous venez en voiture, prévenez ABSOLUMENT l’agent de gestion de la station concernée avant de prendre le volant.
Pour obtenir un remboursement en “nécessité de service” (VPNS), beaucoup plus avantageux (meilleure indemnité km + prise en charge des péages), il faut prouver un gain d’au moins 2 heures par trajet. Sinon, vous serez rebasculé en “convenance personnelle”, et dans la limite d’un billet de train.
Dans tous les cas, vous remplirez une note de frais sur Concur, en arrivant à la station avec villes de départ et d’arrivée. 

Covoiturage : c’est terminé ?
Oui, pour l’instant. Il y a ici ou là une forme de tolérance, mais RF refuse le covoiturage pour des questions de responsabilité légale en cas d’accident. Les choses bougeront peut-être lors de la négociation à venir en 2025 sur la mobilité à Radio France. C’est un combat du SNJ. 

Voyages en autocar : ça continue ?
Oui, normalement. Flixbus, blablabus, etc. Ces lignes régulières sont opérées par des transporteurs officiels, elles sont donc assurées et rien ne s’oppose à une prise en charge. Mais il est nécessaire de faire valider ce mode transport auparavant par le gestionnaire, car la règle de l’entreprise est de prendre le train en priorité. Le remboursement se fera sur la base du tarif seconde classe de la SNCF. Prévenez le SNJ en cas de difficulté. 

Et pour les pigistes ?
Une prise en charge est également prévue, pour des trajets supérieurs à 40 km de leur domicile (et inférieurs à 200 km), sur la base du tarif SNCF 2e classe. 

Si vous êtes en pige et que vous utilisez votre voiture perso pour un reportage (“mission”), le trajet est indemnisé sur la base du tarif VPNS (nécessité de service), sachant que l’utilisation d’un véhicule personnel pour nécessité de service suppose la souscription par l’intéressé d’une assurance pour déplacement professionnel, et une validation préalable de la hiérarchie. 

B. Me déplacer pendant mon contrat

Je travaille la nuit, puis-je prendre le taxi ? Oui, cela vaut entre 23h et 6h du matin quand vous travaillez en rédaction nationale, aussi bien pour embaucher que pour débaucher. Demandez au gestionnaire un code G7.
En régions aussi, il est possible de commander un taxi, s’il n’y a plus de transports en commun à l’heure où vous embauchez/débauchez. Parlez-en en amont à votre RC/gestionnaire (régions) 

A Paris, le pass Navigo est remboursé à 50% par Radio France. Demandez une feuille de mission auprès des gestionnaires et gardez votre justificatif d’achat. Pour les contrats courts, on peut avoir le pass Navigo semaine. En revanche, pas de remboursement pour des trajets à l’unité (sauf reportage et donc “mission”).
En régions, chaque locale doit pouvoir vous fournir des titres de transports en commun si besoin, renseignez-vous (souvent les rédacteurs en chef en ont à vous donner ou ils sont dans la boite à clés de la station). 

Pour les contrats CDD de plus de 30 jours, vous avez droit à 2 allers-retours par mois afin de rentrer chez vous. Si vous prenez la voiture, c’est considéré comme de la convenance personnelle : les péages sont pour vous, et le plafond de remboursement est le tarif SNCF 2e classe. En train ou en avion (si le trajet dépasse 4h, prenez la classe éco), tout doit passer par Cytric/Jancarthier. 

Jusqu’à 30 jours de contrat, seul l’aller-retour domicile-travail est pris en charge.  

La note interne qui fixe les règles de remboursement (modifiée début 2025, dans le but de faire des économies) est consultable via l’intranet ici. 

Lorsqu’on se déplace à l’intérieur d’un contrat à la demande de l’employeur, soit sur le terrain, soit en formation, c’est une mission, et les règles d’indemnisation changent. Elles sont expliquées ici  

Conseil du SNJ :
N’hésitez pas à nous contacter si on vous refuse les 2 aller-retours par mois chez vous sur un long contrat.

C. Aides à la mobilité 

Durant plusieurs années, RF a versé un “forfait mobilité douce” pour favoriser les trajets domicile-travail à vélo (mais surtout pas en trottinette, la direction ne voulait pas en entendre parler). 

Montant en 2024 : 200 € maximum. Prime également ouverte aux journalistes pigistes et CDD, et une demande qui passe par les chargés de gestion. 

Pour 2025, la direction promet de refondre cette prime, dans le cadre d’une négociation plus large sur la mobilité au sein de l’entreprise. 

D. Me loger

Certaines stations réservent à l’année un appart’hôtel : Aix-en-Provence, Bayonne, Clermont-Ferrand, Dijon, La Rochelle, Nantes, Nice, Reims, Rennes, Strasbourg, Tours.
Les CDD ont obligation d’y aller si ces logements sont libres. Ils doivent téléphoner au rédacteur en chef pour savoir si l’appart-hôtel est dispo ou pas.
Dans ces logements pré-réservés, le petit-déj n’est pas compris et n’est pas remboursé. La taxe de séjour est remboursable en note de frais.  

S’il n’y pas d’appart’hôtel disponible ? Radio France prend en charge jusqu’à 20 nuitées à l’hôtel sur les contrats longs (31 jours et +) et 30 nuitées sur les contrats courts. La réservation se fait via Cytric.
Mais là encore, attention ! Radio France ne rembourse PAS les petits-déjeuners quand les planneurs sont en mobilité (en contrat pour un remplacement). Il faut donc penser à réserver un hôtel SANS petit déjeuner, si vous passez par Cytric/Jancarthier.
Le seul cas de figure où le petit-déjeuner est pris en charge, c’est quand vous êtes en en mission, envoyé sur un reportage (ex.: à Paris au salon de l’agriculture).
Cette règle est absurde, le SNJ l’a dénoncée, mais RF ne veut rien savoir. 

Si je prends une location type Airbnb ? Vérifiez que vous avez la garantie “villégiature” sur votre propre contrat multirisque-habitation.
RF rembourse 20 nuitées (contrats longs) ou 30 nuitées (contrats courts) incluant les frais gestion + ménage. Dans tous les cas, c’est plafonné à 75% du barème hôtelier de la ville concernée, ce qui est insuffisant dans les villes touristiques en haute saison. Le SNJ le dénonce régulièrement.

Je loue (ou sous-loue) ? Remboursement maximal de 750 € pour un mois (1 000 € pour Paris, Bordeaux, Nice et Aix-en-Provence). En dessous d’un mois, c’est au prorata du nombre de jours passés.
À savoir : le propriétaire du logement doit donner expressément son accord pour une sous-location. C’est souvent interdit dans les baux de location.  

Une mesure qui passe mal : désormais, pour tout remboursement de loyer, RF exige une preuve de paiement (extrait de relevé bancaire) en plus du bail, de la quittance, du justificatif de domicile… C’est intrusif et une marque de défiance, que nous dénonçons.

Et pour les pigistes ?
Si vous êtes en pige ET en matinale, Radio France prend en charge votre nuit d’hôtel. Et seulement dans cette situation.

Vous prenez un appartement dans votre ville de piges ? Vous avez peut-être droit à l’APL (particulièrement si les loyers sont élevés). La démarche est à faire auprès de votre CAF (éprouvant dans la mesure où il faudra probablement calculer à la main vos revenus des 12 derniers mois).

E. Me nourrir

En province, vous avez droit aux titres déjeuner (Bimpli en 2025), y compris si vous êtes rémunéré à la pige ou en CDD.
C’est 9 € par jour – dont 4,50 € à la charge de l’employeur (pour la partie salariée, c’est retiré sur la paie). La somme est versée sur votre carte et peut être dépensée à votre guise, dans la limite de 25 € par jour.
Demandez à la gestion de votre station si la démarche a été faite. Certaines versent automatiquement, mais pas toutes. Prévenez aussi si vous n’en voulez pas.  

A Paris, pas de titres déjeuners mais il y a la cantine, ouverte 7 jours sur 7 (y compris les jours fériés, 1er mai mis à part), le midi de 11h30 à 14h30 mais aussi le soir de 18h30 à 20h15.  

En mission. N’oubliez pas les notes de frais pour les reportages pendant le déjeuner ou le dîner. Un reportage vous éloigne de la rédaction entre 11h30 et 14h30 ou entre 18h et 21h30 : vous avez le droit à un repas payé par Radio France. Ce panier a un montant de 17,90€ (le midi, un titre déjeuner peut vous être retiré). En mission, il existe aussi un forfait petit-déjeuner de 7 €. 

3. Ma santé

A. Un arrêt de travail ? (Maladie, accident du travail)

Si vous êtes sous contrat avec Radio France, l’arrêt de travail délivré par le médecin doit être envoyé dans les 48h à la Sécu (volets 1 et 2, sauf déclaration en ligne) et à l’employeur (volet 3).
Un arrêt de travail durant un contrat donne droit à des IJ (indemnités journalières), une compensation de salaire versée par la Sécu. Il faut avoir cotisé suffisamment pour ouvrir ces droits, mais ce droit existe qu’on soit en CDI, en CDD ou en pige (des précisions ici pour les pigistes).
Pour ses salariés, Radio France prend en charge les jours de carence (pas de perte de salaire), et verse directement les IJ jusqu’à 6 mois d’arrêt (principe de la subrogation). 

S’il s’agit d’un accident de trajet ou d’un accident de travail, Radio France doit être informée dans les 24h, et doit absolument faire une déclaration à la médecine du travail. 

Si vous n’êtes pas sous contrat, c’est France Travail qu’il faut prévenir, surtout si vous êtes indemnisé. Adressez votre arrêt maladie au moment de l’actualisation de vos droits (en général du 28 au 15 du mois suivant).

B. La mutuelle Radio France

Les salariés en CDI ou en CDD de plus d’un an sont contraints de prendre la mutuelle obligatoire de Radio France, gérée actuellement par Audiens (le contrat a été renouvelé en 2025, jusqu’en 2030). Cette complémentaire santé est saluée pour son excellent niveau de remboursement (notamment dents et lunettes). 

Quand le contrat dure moins d’un an, l’adhésion à cette mutuelle est optionnelle. Et honnêtement, c’est compliqué de vous la conseiller. Ça va vraiment dépendre de votre situation.
Sur le papier, c’est top. RF prend en charge 60% du coût de la cotisation. Si vous y souscrivez, vous êtes couvert durant la durée de votre contrat, mais aussi après : cela s’appelle la “portabilité des droits”.
Le problème, c’est que cette période couverte hors contrat ne peut pas dépasser la durée de votre dernier contrat, c’est la loi. Un jour de CDD, c’est une journée de portabilité seulement… 5 jours de contrat, 5 jours de portabilité…
A moins d’enchainer les contrats, il risque donc d’y avoir des trous dans la raquette. Et comme on le sait, une tuile peut vous tomber dessus à tout moment. De nombreux planneurs choisissent donc de s’assurer de leur côté. Mais le problème c’est aussi que beaucoup n’ont pas de mutuelle… 

Comment bénéficier de la mutuelle RF ? Il faut s’affilier à Audiens (explications ici), puis cocher la case qui va bien à chacun de vos contrats. Pour profiter de la portabilité (explications complètes ), il faut une attestation de droits France travail (il faut donc avoir acquis des droits). Dans tous les cas, cette période de portabilité ne peut pas dépasser un an.
Quel tarif ? Si vous gagnez 2.000 € brut par mois, comptez 37,18€  par mois (tarif personne seule, à proratiser en fonction de la durée du contrat). A 3.000€, c’est 40,21€ (personne seule toujours). 

C. Une mutuelle spéciale pour les pigistes

C’est peu connu, mais vous pouvez bénéficier, toujours auprès d’Audiens, d’une mutuelle spéciale pigistes. C’est directement un acquis obtenu par le SNJ.

4. Le planning

A. Le fonctionnement du planning

Les référents de la direction sont Vincent Mangin (journaliste passé à la DRH), assisté de Nadège Vuillemin (cadre non journaliste). 

Le “planning” compte entre 80 et 100 journalistes, qui effectuent des remplacements dans toutes les rédactions de Radio France. Lorsque les « planneurs” ne sont plus en nombre suffisant du fait des titularisations et des départs, une sélection est organisée (la dernière en avril 2025 a permis de désigner 15 planneurs). 

Le “recrutement” au planning se fait sur concours, avec 2 jours d’épreuve. La journée reportage est rémunérée (une journée de pige), ce qui permet à la station de diffuser les reportages produits dans le cadre du concours.  

Nouveauté 2025 du planning : pour la première fois une spécialisation est proposée et valorisée. Les candidats peuvent choisir d’affecter un coefficient à l’une des épreuves et déclarer une appétence pour leur domaine de prédilection. 

B. Temps de travail et récupération

Pour les journalistes comme pour les autres salariés, le principe c’est 2 jours de RH (repos hebdomadaire). Par ailleurs, le code du travail interdit de travailler plus de 6 jours d’affilée dans une même semaine.  

En cas de forte actualité ou de nécessité de service, il peut toutefois arriver que vous travailliez plus longtemps. Dans ce cas, il est important de pouvoir récupérer les RH qu’on n’a pas pu prendre, ou les heures supplémentaires qu’on a accumulées. Sans oublier la déclaration des heures de nuit (21h-6h du matin). 

Ce système de récupération est impossible pour les pigistes, qui sont payés sur une sorte de “forfait journée”. Ce qui n’empêche pas de faire attention à la durée du travail.

C. RTT, “40/39”, Modernisation

Comme pour les titulaires, les contrats CDD sont calculés sur une base hebdo de 40h. Ils donnent donc droit à des jours de : 

  • RTT (½ journée par semaine) 
  • congés “40/39” (5 jours par an, proratisés en fonction du temps travaillé) 
  • modernisation (4 jours par an, proratisés en fonction du temps travaillé) 

Deux solutions pour ces congés : soit vous pouvez les poser dans Sirhius (à voir avec votre rédac-chef), soit ils vous sont payés. 

Conseil du SNJ :
Si le rédacteur en chef n’a pas prévu vos RTT au tableau de service et que vous n’osez pas réclamer, passez par un journaliste de la rédaction. Et si le problème persiste, prévenez le SNJ. Sachez en tout cas qu’au pire, ces RTT vous seront payées. 

À noter : contrairement aux planneurs, les apprentis ont des contrats sur 35h. Ils n’ont donc pas droits aux RTT. Mais cela oblige les red-chef à respecter la durée de leurs journées. Un apprenti ne peut pas travailler autant que les journalistes dont les contrats sont à 40h. 

D. Congés

Les journalistes en CDD ont exactement les mêmes droits que les CDI en termes de congés payés, soit 2,5 jours par mois (+ une semaine d’ancienneté au bout de 8 ans de présence à Radio France, prime proratisée en fonction du temps travaillé dans l’année). 

Pour les CDD, les jours non pris sont payés. Une exception : le dernier contrat avant une embauche en CDI, les CP acquis sont alors intégrés à votre compteur de congés (ce qui vous permettra de prendre plus rapidement des vacances).

E. Refuser un contrat

Avec votre statut précaire, vous n’êtes pas lié à Radio France, et en principe libre de refuser un contrat. Cela dit, si vous entrez au planning, la principale attente de la direction est votre “disponibilité”. 

Tout est question d’équilibre : pour conserver de bonnes relations avec votre employeur, mieux vaut s’absenter avec une bonne raison. 

F. “Indisponibilité” et “césure”

Si vous avez besoin de souffler, de vous rendre à un rdv médical, etc. le fonctionnement du planning autorise des “indisponibilités”, en prévenant à l’avance Vincent Mangin (avec son assistante Nadège Vuillemin en copie), et en évitant de partir sur des congés scolaires, et sur les ponts de mai. 

Les mois de moindre activité pour le planning sont janvier, juin, septembre, octobre. 

À partir de deux ans sur le planning, le SGR autorise également une “césure” dont la durée ne pourra pas excéder un an. Prévenir le SGR trois mois en amont de la césure, et prévenir aussi qu’on revient, deux mois avant la date prévue pour ce retour.

G. Des téléphones pour les planneurs

Ce fut une victoire âprement négociée du SNJ : les planneurs ont droit s’ils le souhaitent à un téléphone avec abonnement. Ces derniers mois, une soixantaine de téléphones ont été distribués par le SGR.  

Le SNJ se bat maintenant pour que les planneurs bénéficient d’ordinateurs portables. 

5. Mes droits

A. Me former

Théoriquement, les journalistes précaires ont le même droit que les titulaires à la formation. Dans la pratique, les “formations métier” nécessaires pour prendre un poste sont bien évidemment assurées. Mais il est très rare de pouvoir bénéficier d’une autre formation au catalogue, du fait que cela impose à la direction de vous faire un contrat spécifique pour assister à cette formation.

C’est un des combats du SNJ Radio France.   

B. Droit de grève

En CDI, en pige, ai-je le droit de faire grève ? Oui, comme tout salarié, vous avez bien sûr ce droit constitutionnel, à condition d’être  couvert par un préavis déposé à Radio France (notre obligation de service public nous oblige à déposer un préavis 5 jours francs avant le jour de la grève). 

Ceci dit… en règle générale, le SNJ ne vous encourage pas à participer à une grève, afin de ne pas vous exposer auprès de la direction.

C. Les comités économiques et sociaux (CSE) et le CI-ORTF

Tous les salariés, quel que soit leur statut, et sous réserve d’une certaine ancienneté, sont électeurs du CSE (ex-CE). Le corollaire, c’est qu’ils en sont aussi bénéficiaires. Vous y avez droit ! 

Il y a deux CSE : Paris et France Bleu (le nom n’a pas changé pour le réseau “ici”).
À Paris, le local du CSE est situé au 1er tout près de l’Agora, entre les ascenseurs (pièce 1G58, infos en ligne ici). Rendez-vous sur place pour bénéficier de vos droits : tickets de cinéma, un livre à noël ou l’été, des prix sur des voyages.
Dans le CSE France Bleu, les ASC (activités sociales et culturelles) sont gérées via une plateforme : tickets de cinéma, remboursements culture/sport, chèques-cadeau pour Noël ou pour les vacances, et même accès à un appartement à la montagne. 

Une décision de la cour de cassation oblige les CSE à ouvrir les œuvres sociales, y compris pour des salariés n’ayant pratiquement pas travaillé dans l’entreprise, sans critère d’ancienneté.
Cette nouvelle règle est déjà mise en place au CSE Paris.
Pour le CSE France Bleu, c’est une année de transition autorisée par la justice. Les anciennes règles s’appliquent pour 2025, à savoir au minimum 507h et 90j de travail sur l’année glissante, pour bénéficier des avantages proposés (ASC). 

Last but not least… Les salariés de Radio France, CDI mais aussi CDD et pigistes, bénéficient du CASCI (ex-CIORTF), un organisme réservé aux salariés de l’audiovisuel public qui organise des colonies de vacances et des séjours, notamment dans des centres de vacances qu’il gère en direct en Bretagne (Beg-Meil), dans les Pyrénées (Val-Louron), le Périgord (Lalinde) et en Corse (Cargèse). 

D. Les concerts de RF

Comme les autres salariés de Radio France, les journalistes en CDD bénéficient d’un tarif réduit sur la programmation de la Maison de la radio et de la musique. Il faut attendre la fin de la période des abonnements (le 4 juin en 2025) pour pouvoir s’inscrire. La réduction est de 50% sur les places les plus chères, et de 10€ par place sur les moins chères (pas de réduction sur les places à 10€). Dans la limite des places disponibles…

6. Mes démarches

A. Postuler

Peu importe votre ancienneté, rien ne vous empêche de postuler pour une offre d’emploi via l’espace emploi de l’intranet. 

Le SGR est censé ouvrir les postes de journalistes en priorité aux titulaires et aux planneurs, avant d’accepter des candidatures externes (dont celles des pigistes). Une règle contournée régulièrement par les chaines, avec des recrutements à l’extérieur sans tenir compte des qualités au sein du planning ou dans le réseau des locales. 

Dans le même temps, des consultations internes sont régulièrement infructueuses, faute de candidatures de la part des planneurs. Les postes sont alors ouverts aux pigistes. En 2024, 2 pigistes ont pu être embauchés en CDI dans des locales 

Pour postuler, il vous faudra adresser une lettre de motivation, CV et maquette à la directrice/au directeur et à la/au red chef, ainsi qu’à Vincent Mangin. 

Si vous êtes retenu.e pour un entretien, vous avez droit à une journée d’absence si vous êtes en contrat, et n’oubliez pas de réserver votre trajet via Cytric 

Conseil du SNJ :
On relaie les offres d’emplois et on vous informe dès que les postes sortent. Il faut pour cela adhérer (en toute confidentialité) et vous serez inscrit sur notre mailing-list ! Renseignements à snj@radiofrance.com  

Quel niveau d’embauche ? Le niveau d’embauche tient compte de plusieurs choses : l’ancienneté Radio France, le poste visé, et la négociation personnelle (très active pour les recrutements à Paris).  

L’ancienneté Radio France est “reconstituée” : ce n’est jamais la date de votre premier contrat. (cf. plus haut : “comment se calcule mon ancienneté”) 

En dessous de 3 ans et demi d’ancienneté, on est généralement recruté RR1, le premier niveau de la grille. Au-dessus, c’est JS (c’est aussi le niveau retenu pour les recrutements sur certains postes jugés plus techniques, RER ou journalistes bilingues).

B. Mon indemnisation chômage

Pour avoir droit à indemnisation (ARE, allocation de retour à l’emploi), il faut avoir travaillé au moins 6 mois (soit 130 jours ou 910 heures) dans les 24 derniers mois à la date de fin de votre contrat de travail (annexe 1 de l’UNEDIC). 

Radio France transmet automatiquement les attestations employeurs à France Travail.
De votre côté, il est conseillé d’envoyer chaque mois une photocopie de vos fiches de paie.  

N’hésitez pas à prendre rdv avec un conseiller indemnisation pour voir quels justificatifs fournir (bulletins de salaire ou attestation d’employeur).  

Attention : France Travail calcule les salaires du 1er du mois au 30/31, alors que Radio France paie les salaires du 15 du mois X au 15 du mois Y (décalage de 2 semaines). 

Conseil du SNJ :
Si vous en avez les moyens bien sûr, il est possible de suspendre les versements de France Travail, pour éviter de gérer ensuite les trop-perçus (heures de nuit, indemnités, frais, etc..). Prenez pour cela RDV avec votre conseiller, et prenez avec vous un an de feuilles de salaires. 

Vous êtes rémunéré à la pige ? Des conseils supplémentaires sont disponibles ici. 

Vous gagnez moins de 1,5 SMIC par mois ? (soit moins de 2 702,70 € brut en 2025) Vous avez probablement droit à la prime d’activité. Renseignez-vous auprès de votre CAF. 

C. Les impôts  

Les journalistes peuvent déduire 7.650 € de leurs revenus imposables. C’est la même somme pour tout le monde, même si on n’a pas travaillé à temps plein (on ne proratise pas). 

Radio France transmet directement ce qu’elle vous a versé aux services fiscaux, et c’est cette somme que vous trouvez dans votre déclaration pré-remplie. C’est alors à vous de rectifier en appliquant l’abattement (case 1GA : abattement forfaitaire).  

En commentaire, vous pouvez écrire la formule classique : « Le journalisme ayant été en 20xx mon activité principale, régulière et rétribuée, j’ai déduit 7.650 euros des salaires imposables, tirés de ma profession, au titre de l’allocation pour frais d’emploi des journalistes » 

D. L’abattement social (attention, danger !)

Chaque année, RF vous demande votre choix concernant la DFS, la déduction forfaitaire spécifique (ou abattement social). Nous vous conseillons de dire NON. 

Cette sous-cotisation arrange les finances de RF, mais peut vous porter préjudice. En effet, si vous dites oui, l’entreprise cotisera moins (et vous aussi) pour votre retraite.   

Heureusement, cette DFS est en cours de suppression (le % déductible baisse chaque année).  

E.  La carte de presse 

Vous pouvez la demander dès 3 feuilles de paie consécutives (y compris les alternants), même rétroactivement.
Cela va vous permettre de toucher des primes d’ancienneté.
L
e tarif : 48,80 €. Entièrement à la charge du journaliste lors de la première demande. Par la suite, Radio France paie une moitié et vous l’autre.
N’hésitez pas à consulter ce mode d’emploi pour les premières demandes. 

La commission de la carte de presse est une institution unique au monde, administrée par les employeurs et les salariés pour le compte de l’Etat. N’oubliez pas de voter ! C’est tous les trois ans…

Plusieurs salariés de Radio France sont élus à cette commission avec le SNJ :
Une élue “commissaire” de première instance, qui valide les premières demandes de carte :
Bleuette Dupin (basée en Savoie)

Vos correspondants en régions, qui donnent un avis sur les premières demandes :
Alsace : Patrick Genthon
Aquitaine : Emmanuel Claverie
Auvergne-Limousin : Fabienne Joignault
Centre : Patricia Pourrez
Côte d’Azur Corse : Marion Galland
Lorraine : Rachel Noël
Nord-Pas-de-Calais : Matthieu Darriet
Poitou-Charentes : Julien Fleury

Conseil du SNJ :
Prévenez-nous si votre volume de piges baisse sensiblement quand vous obtenez votre carte de presse, au profit d’un jeune pigiste sans carte… Les journalistes rémunérés à la pige bénéficient d’une présomption de CDI (loi Cressard) qui les protège contre des chutes de rémunération. 

F. Carte Sports Presse (Union des Journalistes de sport en France)

Cette carte coute 60 euros auprès de l’Union des journalistes de sport de France, qui gère les accréditations de nombreuses rencontres. Pour l’obtenir, il faut créer un compte sur le site de l’UJSF. La prochaine campagne d’adhésion démarre le 29 juin. 

Vous ne pouvez bénéficier de cette carte uniquement si vous avez déjà une carte de presse. Si votre demande est en cours à la CCIJP, il faut demander une attestation pour que l’UJSF vous ouvre un profil valable 3 mois, le temps que vous receviez votre carte de presse. 

Vous avez droit à trois matches en ligue 1 et ligue 2 sans prendre la carte UJSF, avec des accréditations occasionnelles. Au-delà, il faut prendre la carte. 

Conseil du SNJ :
Comme c’est un outil de travail, il est possible de se faire rembourser les 60€ (tarif 2025) que coûte cette carte UJSF. Pour cela, faites une note de frais dans Concur. Dans les types de frais, choisissez “frais autres, cotisation”. C’est la pratique courante à la direction des sports, aucune raison que ce soit différent en régions.  

G. Signaler une situation de harcèlement

Harcèlement moral et/ou sexuel, agissements sexistes, discriminations ou violence au travail :  si vous êtes victime ou témoin d’une de ces situations, vous pouvez agir.
Votre employeur a une obligation de sécurité vis-à-vis de ses salariés (article L4121-1 du Code du travail), cela veut dire protéger votre santé physique mais aussi mentale. Il a donc une obligation d’agir en cas d’alerte, d’abord pour évaluer la situation, puis pour y mettre fin.
L’entreprise ne peut pas vous sanctionner pour avoir lancé l’alerte, même si cette dernière n’aboutit pas.
Radio France a mis en place un dispositif de recueil et traitement des signalements (“cellule harcèlement”), vous pouvez écrire à cette adresse : liberonslaparole@radiofrance.com.

En copie de votre alerte, vous pouvez mettre les référents salariés VSST, désignés par les CSE et le CSE central. C’est la seule solution pour qu’ils soient au courant de l’alerte, et qu’ils puissent suivre son traitement.
A savoir : la loi prévoit que les référents salariés soient légitimes en matière de “violences sexistes et sexuelles au travail”, mais dans les faits leur champ d’action est plus large. Ils sont tenus par une obligation de confidentialité.

Ces référents salariés VSST sont :
Claire Chaudière (CGT)
Renaud Dalmar (CFDT)
Delphine Merlaud (SUD)

Retrouvez leurs coordonnées sur cette page de l’intranet Radio France.

Vous pouvez aussi saisir la plateforme d’alerte interne comme le prévoit la loi SAPIN II, l’alerte sera alors traitée par le/la directeur(trice) de l’audit contrôle interne, une personnalité indépendante de la direction de Radio France. Mais là encore, si vous souhaitez être accompagné.e par les référents salariés VSST, c’est à vous de les contacter. La direction ne le fera pas d’elle-même. 

Vous retrouvez dans l’intranet une page dédiée aux signalements et à leur traitement. 

H. Urgence psychologique

Vous avez besoin de parler ? De vos soucis au travail comme à la maison ? RF a souscrit un contrat auprès de Pros-Consulte, une plateforme qui assure une cellule d’écoute et d’accompagnement psychologique : 0800 710 840 (ou depuis l’étranger + 33 9 78 46 71 38). Un psychologue peut vous répondre 24h/24 et 7j/7.
Une appli dédiée doit vous permettre de choisir un professionnel près de chez vous. 

I. La mission handicap

Il y a au sein de la DRH une cellule, la “mission handicap”, chargée de travailler sur le maintien dans l’emploi des salariés porteurs de handicap. Cette mission handicap permet de débloquer beaucoup de situations.

La mission handicap est un partenaire incontournable, pour vous accompagner vers une RQTH (reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé), pour travailler à l’aménagement d’un poste de travail, décrocher des financements…

La reconnaissance RQTH est une démarche individuelle, qui n’est pas obligatoire. Mais cela peut aussi aider votre intégration. L’accord handicap signé par Radio France l’engage à recruter au moins 35 personnes en situation de handicap entre 2024 et 2028.

La cheffe de projet de cette mission handicap : Véronique Vone (bureau 10G45) 

Le fonctionnement de la cellule est détaillée ici.

J. Assistance sociale

Radio France dispose d’un réseau d’assistantes sociales (ce sont toutes des femmes !) à Paris, comme en régions. Leurs noms et leurs coordonnées sont détaillées sur cette page de l’intranet.

Elles sont là pour vous apporter une aide individuelle et confidentielle, sur un nombre impressionnant de sujets : difficultés familiales, budgétaires, professionnelles, de logement, de santé, de retraite, d’handicap.

Vous trouverez auprès d’elle écoute et conseils, mais elles peuvent aussi vous orienter, et même coordonner des prises en charge. Bref, ce sont des soutiens précieux, à ne pas négliger.

7. Le SNJ défend les plus précaires

 

A. Tout ce qu’a obtenu le SNJ Radio France

Le SNJ Radio France, syndicat le plus représenté dans les rédactions locales et significativement implanté à Paris, est l’artisan n°1 des principaux accords sociaux concernant les journalistes. C’est notamment le cas du NAC, l’accord collectif qui régit le travail quotidien des rédactions, et plus récemment l’accord sur les rédacteurs en chefs adjoints à France Bleu ou celui sur les Droits d’auteurs.

Le SNJ Radio France, très investi sur les sujets d’égalité femmes-hommes, de charge de travail et de handicap, défend également de manière forte les salaires et les conditions de travail. Ses élus participent activement à toutes les instances – Conseil d’Administration, CSE central, CSE France Bleu et CSE Paris (et leurs commissions, dont la CSSCT – Commission Santé Sécurité et Conditions de Travail). Ses élus ne sont pas des permanents, et sont donc quotidiennement au contact de leurs rédactions.

La défense des jeunes journalistes est depuis toujours une priorité pour le SNJ Radio France. L’accord sur les 35 heures il y a plus de 25 ans, avait généré une grande vague de recrutements. Celui de 2008 a instauré un planning unique entre les rédactions nationales et locales, priorisé l’embauche des CDD les plus anciens, permis une entrée sur le planning plus professionnelle et plus transparente, mis en place des rendez-vous RH pour les planneurs. L’accord de 2008 a également instauré le remboursement de frais de mission des CDD au réel et non plus au forfait, avec un système d’avances.

Le SNJ a ensuite publié un Livre noir de la précarité en 2011, aboutissant à de nouvelles négociations pour un planning moins arbitraire et une réduction de la précarité. Puis un Livre blanc en 2015, suite aux dérives du planning, qui a abouti à un nouvel accord permettant aux journalistes CDD de passer par l’agence de voyage de Radio France pour les hébergements et les transports.

Cet accord a finalement été dénoncé par le SNJ, qui constatait les entorses à ses principes de la part de Radio France. Depuis, malgré nos demandes répétées, la Direction refuse d’entrer en négociation sur la vie des planneurs. Le SNJ est constamment mobilisé, encore dernièrement pour faire reculer la direction sur le projet qui prévoyait une durée maximale de présence sur le planning.

B. Ce que le SNJ Radio France peut faire pour vous 

Je suis convoqué par ma direction, ai-je le droit d’être accompagné ? OUI. Le SNJ milite même pour que la direction soit obligée d’organiser cet accompagnement. Car cela change tout. Si vous êtes accompagné.e par un syndicaliste, il vous aidera à définir une stratégie, à connaître l’ensemble de vos droits. Il sera également ce tiers qui contraindra la direction à mesurer sa parole, à s’en tenir aux faits.  

Ma collaboration est interrompue par la direction, sans faute lourde ou grave, que puis-je faire? Vous avez droit à une indemnisation. Comme Radio France vous la refuse systématiquement (sous la pression de l’Etat), il faudra aller aux prud’hommes réclamer une requalification en CDI et un licenciement sans cause (souvent facile à obtenir, surtout si vous êtes passé.e par la pige qui est, selon la loi, un CDI présumé). 

Conseil du SNJ
Si vous êtes adhérent, le SNJ peut vous accompagner aux prud’hommes, pour obtenir une requalification en CDI après une fin de collaboration, par exemple. 

 

C. Puis-je adhérer ?

Vous pouvez adhérer au SNJ et c’est strictement confidentiel. Plus les adhérents seront nombreux parmi les pigistes, planneurs et apprentis, mieux leurs problématiques seront connues et défendues.  

Pour cela, il faut vous acquitter chaque année d’une cotisation équivalente à 0,75% du salaire annuel net (incluant le 13e mois, et avant abattement) avec un minimum de 50€.  

Les deux tiers de cette cotisation (66%) sont déductibles des impôts 

Pour “absorber” le coût de la cotisation la première année, avant de toucher le crédit d’impôt, il est tout à fait possible, et même conseillé, de mensualiser les paiements.  

Il faut savoir que le budget de fonctionnement du SNJ est alimenté pour l’essentiel par les cotisations de ses adhérents. Elles garantissent l’indépendance du SNJ pour son fonctionnement, les formations, les procédures juridiques.  

D. Qui fait quoi au SNJ Radio France ? 

Co-secrétaires
Marie-Laurence Dalle
Matthieu Darriet
Guillaume Gaven

Délégués syndicaux (DS) / Responsables syndicaux (RS)
Frédéric Thiébot (DS, RS et RS Central)
Guillaume Gaven (DS)
Raphaël Ebenstein (DS)
Matthieu Darriet (DS)
Marie-Laurence Dalle (DS)
Nolwenn Lejeune (DS)
Julien Fleury (DS)
Isabelle Piroux (DS)

Elus CSE FB
Alexandre Chassignon
Matthieu Darriet
Marie-Laurence Dalle
Rachel Noël
Patrick Genthon
Marion Galland
Julien Fleury
Patricia Pourrez

Elus CSE Paris
Guillaume Gaven
Celia Quilleret
Yann Gallic
Louise Bodet

 

E. Le SNJ est le premier syndicat de la profession

Le SNJ siège dans de très nombreuses institutions qui organisent la profession : 

  • La Commission de la carte professionnelle (CCIJP). Commission paritaire (représentants des syndicats de journalistes et représentants des patrons de presse). Le SNJ est majoritaire parmi les représentants des journalistes. Les élections des membres de la commission ont lieu tous les trois ans. 
  • La Commission Paritaire Nationale de l’Emploi des Journalistes (CPNEJ), qui traite au niveau national des questions d’emploi et de formation, et fixe les critères d’attribution de la “reconnaissance de la profession” aux écoles de journalisme.  
  • Audiens (Prévoyance santé)  
  • La SCAM (société de gestion des droits d’auteurs)  
  • La Commission Paritaire Nationale Emploi-Formation de l’Audiovisuel (CPNEF-AV)  
  • La Commission Paritaire Nationale Emploi de la Presse 
  • L’AFDAS (formation continue)  
  • Le CI-ORTF (activités sociales, vacances, etc.)   

   

BONUS : liens utiles 

Le NAC, nouvel accord collectif des journalistes de Radio France: https://snj-rf.fr/le-nouvel-accord-collectif-nac-des-journalistes-de-radio-france/   

Tous les accords signés par le SNJ : https://snj-rf.fr/les-accords-signes-par-le-snj/

Toutes les règles de Radio France, dans tous les domaines : https://rfonline.sharepoint.com/sites/daci-ged 

La commission de la carte : http://www.ccijp.net/ 

Petit guide pratique à destination des journalistes pigistes et CDD (et des autres…)