« Questions politiques» : La certification à deux vitesses ?
Dans toutes les rédactions de Radio France, la certification de l’information est une priorité absolue. Nous, journalistes, passons beaucoup de temps à vérifier les faits, à les confirmer pour éviter le conditionnel, quitte à retarder la publication d’une information. Cette exigence, régulièrement rappelée par la direction et mise en avant à juste titre, est devenue un marqueur de nos antennes et sites.
Des règles comme celle-ci n’ont de sens que si elles sont appliquées par tous, y compris des journalistes d’autres entreprises qui co-animent une émission sur les antennes de Radio France. C‘est pourquoi les erreurs factuelles lors de l’émission « Questions politiques » de ce dimanche 9 novembre nous scandalisent tout autant qu’elles nous font honte.
Les allégations sur Zohran Mamdani et l’UNRWA ne relèvent ni du journalisme, ni de l’expression d’une opinion. Des propos ont été prononcés comme s’il s’agissait d’informations, vraies et vérifiées, alors qu’elles n’en sont pas. C’est grave, et cela ne peut en aucun cas s’expliquer par les risques du direct ou des approximations malheureuses. C’est la réputation de France Inter qui est entachée.
Le SNJ-RF regrette que la direction de Radio France n’ait pas encore réagi. Elle n’avait pas hésité à écarter un éditorialiste pour des propos tenus hors antenne, en expliquant que cela était nécessaire pour protéger la chaîne. C’est exactement l’enjeu ici.
De même, il en va de la responsabilité des directions de rédactions concernées, en lien avec la médiatrice de Radio France, de revenir vers les auditeurs pour corriger ce qui a été dit, présenter des excuses et surtout expliquer ce qui est mis en place pour que de tels manquements ne se reproduisent pas.
Rappeler tout cela n’est pas vouloir faire la police de la pensée. Aucun journaliste de Radio France ne peut rester indifférent devant une séquence qui fournit autant de matière à ceux qui soupçonnent les rédactions de service public de tous les maux.
Pour conserver la confiance du public et répondre aux critiques d’où qu’elles viennent, la meilleure réponse sera toujours le respect strict, transparent et sans exception de nos pratiques professionnelles.
