Modalités de grève
Depuis la note de Sibyle Veil du 10 janvier 2024, des changements sont intervenus sur les modalités de grève. Ils visent à garantir la «continuité du service», mais ils compliquent la vie de ceux et celles en contact direct avec l’antenne, c’est-à-dire à la présentation et en partie à la rédaction en chef. Dans chaque rédaction, la direction doit, la veille, définir la liste des personnes concernées par cette note.
Le préavis de grève
Dans le cadre du préavis de grève déposé par toutes les organisations syndicales de Radio France pour jeudi 23 et vendredi 24 mai, vous pouvez faire grève une heure, une demi-journée ou journée. Mais attention, il n’est plus possible de faire deux heures ou trois.
Par ailleurs, vous pouvez choisir des durées différentes le jeudi ou le vendredi. Même si, soyons clairs, si nous voulons être entendus par les parlementaires qui ont notre sort entre leurs mains, une grève massive est primordiale, avec un impact très significatif sur les antennes. Cela permettra également d’alerter nos auditeurs sur la menace qui pèse sur leur radio.
Quel prélèvement de grève sur les salaires ?
Après quasiment deux ans de bataille, Radio France est revenue à la raison en appliquant la bonne règle sur les prélèvements des jours de grève. Vous serez décompté de 1/160ème de votre salaire mensuel pour une heure de grève, 1/50 ème pour une demi-journée (ce devrait être 1/60ème, mais la loi est ainsi faite, avec cette bizarrerie) ou 1/30ème pour une journée. Pour les journalistes, la perte financière sera donc moindre que dans le système vécu à Radio France depuis l’entrée en vigueur de Sirhius et pendant deux ans.
Si vous faites le choix d’une heure ou une demi-journée, nous vous conseillons vivement d’envoyer un mail à votre RC (laissez une trace écrite !), pour lui signifier votre retour au travail au moment où il intervient.
Pour les présentateurs et présentatrice
La nouvelle règle ne remet pas en cause votre droit à faire grève, mais elle vous oblige à vous déclarer en début de vacation. Exemple, si vous êtes matinalier, vous ne pouvez pas entrer dans le mouvement au moment du journal de 8h, mais vous devez le faire à votre prise de service, pour une heure, une demi-journée ou une journée, peu importe. Vous l’aurez compris, pour que votre mobilisation se voit, la journée (vacation entière) est préférable. La direction va clairement user de la possibilité de vous remplacer par un non gréviste.
Si votre vacation de présentation commence avant l’heure de début du préavis jeudi matin, vous ne pouvez être en grève qu’à partir de minuit, et vous devez le signifier à votre prise de service. Inversement votre mouvement de grève s’arrête vendredi soir à minuit, vous devez ensuite reprendre le travail.
Pour les RC, les journalistes de prépa matinale et de note le soir
Les Rédacteurs en chef, les préparateurs de matinale et les journalistes affectés à la note du soir sont concernés par la continuité d’antenne et doivent donc commencer leur grève à leur prise de service, notamment à France Info et France Inter, mais pas à France Bleu.
Les journalistes affectés à l’agence de Radio France sont également concernés par la continuité d’antenne.
Pour les reporters
Pas de changement, vous faites comme avant : vous pouvez entrer dans la grève à tout moment en choisissant, là aussi, la durée de grève qui vous convient. Cela peut tout à fait être au moment de la conférence de presse importante du jour ou quand vient le temps du montage de votre sujet. Vous n’êtes pas concerné par la continuité d’antenne.
Prévenir ou pas ?
A Radio France, les organisations syndicales ont une obligation de déposer un préavis 5 jours ouvrés avant la date, mais individuellement, rien ne nous oblige à prévenir notre hiérarchie que vous cesserez le travail.
Clairement, si vous êtes présentateur, vous n’avez pas intérêt à prévenir, car sinon, vous facilitez le travail de la direction pour vous remplacer. A votre heure de prise de service, vous signifiez que vous êtes en grève, par un mail, ou par téléphone auprès de RC.
Si vous êtes reporter, prévenir la veille permet de garantir qu’aucun reportage de gréviste ne sera diffusé ce jour-là, qu’il s’agisse d’un reportage réalisé la veille ou bien avant.
Jouer les doublures
Si vous êtes en grève, vous ne pouvez pas être appelé pour remplacer un matinalier gréviste.
Si vous n’êtes pas gréviste, la direction peut faire appel à vous pour remplacer un présentateur gréviste. Exemple : un RC de matinale pourrait être amené à présenter les journaux.
Pour éviter la tentation de vous appeler durant la nuit pour remplacer un matinalier au pied levé, vous pouvez assurer le coup en coupant votre portable… surtout si vous n‘êtes pas d’astreinte cette nuit-là.
Si votre cadre vous informe, la veille, que vous êtes susceptible de remplacer un présentateur, vous n’êtes pas tenus d’accepter –notamment si vos horaires s’en trouvent modifiés- et si la demande intervient en cours de journée, vous devez alors signifier votre mise en grève.
Visibilité de la grève
N’hésitez pas à échanger avec votre équipe, y compris avec votre cadre, pour faire en sorte que la grève soit réellement visible. Si un ou deux journalistes ont cessé le travail, il doit y avoir des conséquences sur l’antenne, avec des journaux raccourcis ou des rendez-vous d’info supprimés, remplacés par un message de grève.