Nous nous battrons pour sauver la radio de service public

Réunis en assemblée générale, les 28 et 29 janvier, à la Maison de la radio et de la musique, les adhérentes et adhérents du SNJ-RF expriment à nouveau leurs plus vives inquiétudes quant à l’avenir de la radio de service public. Très attachés à leur mission d’informer le plus grand nombre en toute indépendance, loin des pressions économiques et politiques, ils et elles réaffirment leur détermination à lutter contre les projets de rapprochement, holding, fusion de l’audiovisuel public, portés par la ministre de la Culture et certains camps politiques.

Sans doute les succès de Radio France – qui réunit près d’un tiers des Français écoutant la radio et la moitié des écoutes de podcasts – sont-ils perçus comme une menace pour certains. Pour des intérêts privés, mais aussi pour des élus nationaux et locaux, qui, particulièrement à droite de l’échiquier, n’ont eu de cesse de s’en prendre à la radio de service public ces dernières années. Des élus qui contestent, finalement, le droit des citoyens à écouter des antennes qui leur correspondent et qui répondent à leurs attentes notamment en matière d’information.

Aujourd’hui les radios locales devenues « ici » à marche forcée, sont particulièrement en danger : porter le même nom que la télévision créée de la confusion et des conflits éditoriaux, et personne ne peut dire aujourd’hui où ce mouvement s’arrêtera. Pour la même raison, la menace pèse également directement sur France Info, où malgré les discours rassurants de la direction, il y a bien dans certaines têtes l’idée de fusionner les équipes de la radio, de la télévision et du numérique.

Non aux newsrooms !

De quoi réaliser le rêve ultime de certains : créer de grandes newsrooms, où chaque journaliste serait à la fois reporter radio, JRI, community manager et présentateur. Dès lors, la porte serait grande ouverte aux suppressions de postes, parce que la finalité de tout ça est bien là ! Nous refusons ces transformations qui créeraient de la souffrance et de la violence, augmenteraient la complexité et les coûts, feraient perdre en réactivité. Nous refusons de laisser cet avenir sombre aux plus jeunes d’entre nous. Il suffit de regarder ce qu’ont fait nos homologues des audiovisuels publics francophones pour comprendre où la direction et l’Etat veulent en venir. A chaque fois, c’est la radio qui a perdu la partie.

La difficulté à boucler le budget pour 2025 (avec encore la volonté de nous amputer de 7,5 millions d’euros) et plus encore pour les années suivantes, est une déstabilisation orchestrée qui vise à nous affaiblir pour mieux nous écraser ensuite.

Pour défendre la radio de service public, le SNJ Radio France a déjà organisé et pris part à de nombreuses actions, dans l’entreprise et au-dehors : grève, lobbying auprès des parlementaires, mobilisation des auditeurs, action en justice… Les adhérentes et les adhérents du SNJ – RF se battront par tous les moyens pour s’opposer à ces projets.

Nous nous battrons pour sauver la radio de service public