Les rédactions soutiennent les techniciens
Ce mercredi 20 Novembre, les techniciennes et les techniciens de France Bleu seront en grève. Non seulement les rédactions comprennent leur colère, mais elles les soutiennent.
Il y a plus de quinze ans, les journalistes de France Bleu ont vécu les bouleversements engendrés par le numérique, les questionnements sur le sens de leur métier, et au final l’impact considérable sur leur charge de travail. Tout cela a été largement documenté par l’enquête Isast et il a fallu se battre pour retrouver un équilibre.
Aujourd’hui, les techniciens se retrouvent, comme les chargées d’accueil, au cœur du cyclone. Mais à la différence des journalistes il y a quinze ans, ce big bang du numérique s’accompagne de suppressions de postes (présentées comme des redéploiements) qui sont inacceptables. Alors que les équipes de France Bleu Poitou, Maine ou Cotentin rament depuis des années avec seulement 5 techniciens, la direction veut désormais que ces exceptions deviennent la normale… en misant sur les stations voisines ou sur les CDD pour pallier les absences qui surviendraient. Elle organise donc la désorganisation et la déstabilisation des équipes ; le moindre arrêt maladie, la moindre formation (et elles seront nombreuses entre la vidéo et le nouvel outil remplaçant Nétia) vont provoquer des effets en cascade ingérables. Dans ces conditions, il deviendra périlleux de maintenir une antenne et une production normales, impossible de monter des opérations extérieures.
Non à un plan social technique !
Cette réorganisation qui ne dit pas son nom a aussi des conséquences immédiates sur le quotidien des techniciens : passage de trois à deux personnes à l’antenne par jour, automatisation des programmes avec Thor. La surcharge de travail et la répétitivité des tâches déjà perceptibles sont facteurs de risques psychosociaux.
Oui, France Bleu doit se renforcer sur le numérique, mais ça ne doit pas être en dégradant les conditions de travail et en réduisant les effectifs techniques.
L’enjeu est de redonner du sens et des perspectives au métier de technicien. Les podcasts qui s’annoncent seront certainement enrichissants, en termes de prise de son, de production et de travail en équipe. Mais le manque de visibilité sur les volumes et les organisations de travail sont sources d’angoisses et de questions. Surtout, comment assurer ce développement avec des équipes déjà à l’os ?
Le projet et le discours de la direction ne sont faits que de reculs sans précédents : réduction des effectifs, cadences à l’antenne intenables sur la durée et quasi disparition de la prise de son, en studio en comme en extérieur.
La radio, surtout en locale, est un travail d’équipe : chaque métier y a sa place, chaque personnalité y met son savoir-faire et ses idées. Il ne faut surtout pas casser cela. C’est vital pour tous et pour l’avenir de France Bleu.